Startups et associations se rapprochent via le mécénat de compétences

mécénat de compétences

Pro Bono Lab, La French Tech Bordeaux et La French Tech Lille se sont associées autour du programme Pro Bono Factory pour resserrer les liens entre start-ups et associations. Elles viennent d’organiser un temps de rencontre. 10 start-ups accompagnaient 10 associations sur leurs besoins : un premier pas dans l’engagement pour elles.

Startups et associations ont beaucoup à s’apporter

D’un côté, les associations répondent à un besoin social ou environnemental, et connaissent bien leur cœur de métier : l’accompagnement, le social, etc. Mais 82% d’entre elles déclarent manquer de compétences, notamment « support » : elles ont des difficultés à faire évoluer leur modèle économique, à construire une stratégie de communication, ou sont en retard sur la transformation digitale… Des leviers pourtant essentiels pour démultiplier leurs actions, et leur impact.

En face, les startups sont agiles, modernes, et généralement en avance sur les sujets digitaux, de marketing, de stratégie commerciale. Mais elles font face, comme les plus grosses entreprises, à des problématiques RSE (limiter leur impact environnemental et sociétal) et RH (attirer et fidéliser les talents).

Une solution : le mécénat de compétences

La pratique du mécénat de compétences permet à une entreprise de détacher un de ses salariés, sur son temps de travail, auprès d’une association. Elle est en plein développement, mais reste en grande partie l’apanage des grandes entreprises : selon le Baromètre du mécénat d’entreprise 2020 d’Admical, 54% des mécènes de compétences sont des grandes entreprises, 22% des ETI et 18% des PME. 

Dans ce contexte, Pro Bono Lab, La French Tech Lille et La French Tech Bordeaux s’allient pour développer la pratique du mécénat de compétences d’un autre type d’entreprises : les startups, car il pourrait être triplement bénéfique : 

  • aux associations, qui auraient accès à des compétences qui leur manquent,
  • aux startups, qui accroitraient leur impact social, feraient vivre leurs valeurs, 
  • aux collaborateurs de ces startups, qui donneraient du sens à leurs compétences et découvriraient de nouvelles manières de travailler.

 « J’ai voulu initier mes salariés aux engagements ODD (Objectifs de développement durable) et cela joue sur notre marque employeur. Les gens ont de plus en plus besoin de sens, mes collaborateurs sont heureux de travailler pour des associations et il y a moins de turn over », témoigne ainsi Stéphanie Laporte, fondatrice de l’agence bordelaise OTTA.

Un programme pour créer du lien entre deux mondes que tout oppose

Collaborer et créer des liens avec une structure totalement différente peut être compliqué. C’est pourquoi les French Tech de Bordeaux et de Lille soutiennent cette année Pro Bono Factory, un programme annuel proposant différents temps de sensibilisation et d’engagement. Après deux temps rencontres le 11 mai et le 1er juillet, et plus de 70 personnes sensibilisées, 10 startups se mobilisaient ce lundi 27 septembre pour un speed-meeting avec 10 associations. À Bordeaux, le groupe Geosat, Yescapa et le Réseau Entreprendre Aquitaine se sont mobilisés pour les associations Académie Younus, Alter Echo, L’Autre institut by Princ’ESS, Drop de Béton et Clubhouse à la Cité Numérique, bâtiment totem de La French Tech Bordeaux.

speed meeting startups associations

« Côté entreprise, il faut voir son engagement au-delà de l’aspect financier. Il y a de nombreuses passerelles possibles entre associations et entreprises/startups », avance Marc Etcheverry, responsable développement du groupe Geosat (et membre du French Tech 120 promotion 2020).

Un dernier temps d’engagement sera proposé aux startups à Bordeaux, en décembre. Leurs salariés pourront faire du mécénat de compétences et participer à des missions collectives aux côtés d’autres salariés d’entreprises du territoire, d’étudiants et de demandeurs d’emploi. 

« L’opposition entre startups et associations ne doit plus exister. Il n’y a qu’un seul match à gagner, celui que nous devons gagner ensemble, celui du bien commun », ajoute Marjorie Perez, directrice Sud-Ouest de Pro Bono Lab.