Luos représentera la Nouvelle-Aquitaine lors de French Tech Rise

équipe startup Luos

French Tech Rise a son champion de Nouvelle-Aquitaine ! La startup deeptech Luos est sortie vainqueur de l’appel à candidatures régional opéré par La French Tech Bordeaux. A ce titre, elle défendra les couleurs de la région en décembre à Paris lors d’une demi-journée avec des investisseurs, organisée par la Mission nationale French Tech. Qui est Luos ? Portrait de cette pépite qui veut révolutionner l’électronique et les technologies embarquées.

French Tech Rise a vocation à valoriser la dynamique des pépites technologiques et innovantes issues de chaque région, et renforcer le financement des startups sur tous les territoires. Initié par la Mission nationale French Tech, ce programme s’est matérialisé par un appel à candidatures régional opéré par chaque Capitale French Tech, s’adressant aux startups souhaiter lever des fonds dans les 18 prochains mois et recherchant un financement entre 2 et 10 M€ en série A ou B.

C’est la startup Luos qui a été retenue par le jury pour porter les couleurs de la Nouvelle-Aquitaine. La jeune société bordelaise pourra ainsi pitcher à Paris devant les principaux fonds d’investissement français et rencontrer des investisseurs en rendez-vous individuels. Luos tentera également de décrocher un des trois prix qui seront remis à cette occasion.

Luos, chef d’orchestre pour des produits modulaires et faciles à concevoir

La jeune société a été fondée par Nicolas Rabault, Emanuel Allely et Simon Baudry. « Nicolas travaillait chez Aldebaran Robotics, devenue ensuite SoftBank Robotics, retrace Emanuel Allely. Il bossait notamment sur le robot humanoïde Nao et son réseau interne et constatait que dès qu’un petit changement de composant ou de logiciel était nécessaire, il fallait tout recommencer. Il a parallèlement fondé une association pour travailler sur le sujet. Nicolas a ensuite été repéré par INRIA pour travailler sur le robot modulaire et open source Poppy avant de cofonder Pollen Robotics, toujours dans la robotique. Simon vient lui du monde de l’industrie. Quant à moi, j’étais plus proche de l’univers des startups. J’ai participé à la création de Usine IO, un incubateur de projets hardware, et du programme Focus by Usine IO à Station F. »

A cette époque, Emanuel se rend compte que le hardware est « hyper galère. Beaucoup de startups fermaient au bout de deux ans. Time to market trop long, financement trop complexe, et véritable manque d’agilité dans le monde du hardware. Dans l’électronique et les technologies embarquées, il est très difficile d’avoir des produits faciles à concevoir, modulaires et capables d’évoluer dans le temps », poursuit Emanuel Allely. Space X, Tesla, Dyson sont hyper pointus sur le sujet de la modularité ; nous avons fondé Luos pour donner cette même agilité à tous les développeurs. »

Luos s’inspire des microservices bien connus des professionnels des applications logicielles. Autrement dit, un modèle d’architecture qui décompose une application en éléments simples et indépendants les uns des autres, mais qui fonctionnent en synergie. 

Une électronique décomposée en fonctions indépendantes et communicantes

La startup bordelaise a développé une architecture fondée sur le même principe mais qui s’applique à l’électronique embarquée. Grâce à la méthode et à l’architecture logicielle conçue par Luos, chaque appareil électronique devient un ensemble de fonctions qui communiquent et se reconnaissent, mais restent indépendantes les unes des autres. Il n’est donc plus nécessaire de repartir à zéro pour faire évoluer un produit, réduisant ainsi les coûts. D’autant plus que le travail en équipes et la segmentation des taches s’en retrouvent grandement facilités. Les développeurs peuvent ainsi s’appuyer sur des travaux pré-existants, tester facilement, et se concentrer pleinement sur les fonctionnalités des nouveaux produits.

« On a mis un peu de temps mais on a compris qui on était et quelle était notre véritable proposition de valeur, sourit Emanuel Allely. Au début on vendait des cartes électroniques mais nous avons rapidement cerné que notre expertise, c’est avant tout le code. Ensuite, on a vendu de la propriété intellectuelle, on est allé voir les gros acteurs du secteur mais on s’est rendu compte que ce ne sont pas les décideurs qui décident des technologies utilisées dans leurs groupes : ce sont les développeurs. »

Des phases de tâtonnement ? Plutôt des phases d’apprentissage pour Luos. L’équipe en tire une conviction : il faut convaincre en priorité les développeurs spécialisés dans l’edge et l’embarqué, et bâtir une communauté solide autour d’une architecture open source. « Pour eux, c’est une rupture profonde dans leur manière de travailler. Il faut qu’ils connaissent individuellement cette technologie pour qu’ils puissent l’adopter et l’open source est parfaite pour cela, complète Emmanuel Allely. Elle a l’avantage d’assurer la pérennité de la technologie même si la startup disparaît ; si ses utilisateurs rencontrent une difficulté, ils peuvent demander l’aide de la communauté… Cette dernière est aujourd’hui composée de 6.000 développeurs et grandit de 50 % tous les mois. »

>> Accès ici à la communauté Luos sur Discord

Le choix de l’open source

Pour Luos, la technologie de rupture est le produit d’appel. La startup entend gagner de l’argent sur des produits complémentaires, sur la réponse à des enjeux précis, sur la possibilité de travailler à plusieurs… dès lors que les développeurs seront convaincus et chercheront à intégrer l’architecture « made in Luos » dans leurs projets d’entreprise.

Après un premier tour de table mené en février 2021, Luos (9 collaborateurs) espère capitaliser sur French Tech Rise pour mobiliser 3 millions d’euros. « Nous avons débuté notre roadshow, précise Emanuel Allely. Nos objectifs sont de continuer à faire grandir notre communauté en produisant beaucoup de contenus, et de développer nos outils pour les mettre sur le marché d’ici 18 mois. »

Les fonds d’investissement peuvent-ils craindre l’open source ? « L’écosystème est peu pourvu en fonds spécialisés mais nous avons malgré tout été sollicités. Notamment après le concours mondial TechCrunch Disrupt Startup Battlefield qui nous a mis en lumière, après avoir été sélectionnés parmi des centaines de startups », souligne le cofondateur de Luos. La voix est tracée : maintenant, il faudra séduire à Paris dans quelques semaines !