Synapse Medicine lève 25 M€ pour changer de dimension

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Pour aider les patients et les soignants à mieux utiliser les médicaments, Synapse Medicine boucle un tour de table conséquent de 25 millions d’euros. La startup bordelaise se prépare à changer de dimension avec des recrutements tous azimuts, pour atteindre les 150 collaborateurs d’ici deux ans. Enjeux, déploiement international et marchés porteurs, lancement d’une application grand public… Son CEO et cofondateur Clément Goehrs précise sa stratégie pour La French Tech Bordeaux.

En pleine pandémie, la proposition de valeur de Synapse Medicine n’a jamais paru aussi essentielle. La startup bordelaise s’attaque à un enjeu de santé publique : le bon usage du médicament. « Aux Etats-Unis, les événements indésirables médicamenteux causent 1,3 million de visites aux urgences et 350 000 hospitalisations chaque année, avec un coût global estimé à plus 528 milliards de dollars. En Europe, les effets indésirables médicamenteux surviennent dans 8% à 12% des hospitalisations. En France, 30 000 décès et 150 000 hospitalisations seraient évitables chaque année », énumère ainsi la société. 

Synapse Medicine a donc mis au point une plateforme SaaS basée sur une technologie propriétaire et composée de modules qu’elle met à la disposition d’hôpitaux, d’institutions, d’acteurs de la e-santé et du grand public. Ses algorithmes scannent l’abondante littérature scientifique en perpétuelle évolution et aident les professionnels de santé dans leurs prises de décision., avec des informations fiables, indépendantes et récentes.

>> Relire l’interview Take Off de Clément Goehrs, CEO de Synapse Medicine

Un changement d’échelle bien préparé

Synapse a connu une forte traction commerciale en France ces derniers mois, venus concrétiser un travail de longue haleine et de considérables efforts de R&D. Parallèlement, la société bordelaise a été choisie par l’Agence nationale de Sécurité du Médicament pour fluidifier la remontée des effets indésirables liés aux vaccins contre le Covid-19 et récompensée par le prestigieux Prix Galien pour sa technologie de pharmacovigilance.

Désormais, il est l’heure pour la jeune entreprise, qui a dépassé le cap des 50 collaborateurs, de changer d’échelle avec une imposante levée de fonds de 25 M€. « Ce tour de financement est mené par Korelya Capital, le fonds d’investissement créé par Fleur Pellerin qui nous rejoint au board de la société. Il est fortement complété par nos investisseurs historiques : XAnge, MACSF, BNP Paribas Développement », détaille Clément Goehrs, CEO et cofondateur. En trois ans, Synapse Medicine aura donc réuni 35 M€ lors de trois levées de fonds successives. Sans rien laisser au hasard :

« Nous avions défini en interne des jalons à atteindre : des chiffres à atteindre en termes de revenus, objectif d’être medical device en Europe, qui a demandé énormément de boulot, mais aussi le fait d’opérer dans au moins 5 pays pour démontrer la scabilité de notre technologie, détaille Clément Goehrs. Tous les éléments étaient réunis et en place pour qu’on remette de l’essence dans le moteur à travers un nouveau tour de financement. On ne voulait pas le faire avec n’importe qui : avec Korelya Capital, nous partageons des valeurs communes. Son équipe saura nous accompagner et nous aider à grandir à l’international. Le fait que Korelya soit un fonds franco-coréen est aussi très intéressant pour notre développement asiatique, en Japon, en Corée, des régions où les dynamiques sont très fortes. Et quelque part, c’est aussi un beau symbole d’accueillir au sein de notre board Fleur Pellerin. » Rappellons qu’elle était ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Économie numérique dans le gouvernement Hollande et qu’à ce titre, c’est elle qui a lancé l’initiative French Tech.

L’heure d’accélérer à l’international

« Nous avons été séduits par la vision des fondateurs de Synapse Medicine qui ont très tôt compris comment la puissance de l’intelligence artificielle pouvait aider nos systèmes de santé en protégeant patients et soignants. Nous sommes très heureux de pouvoir apporter notre soutien à l’équipe de management, notamment aux Etats-Unis et en Asie où nous avons pu accompagner nos sociétés de portefeuille par le passé », déclare Fleur Pellerin, Présidente de Korelya Capital.

« Nous accompagnons de nouveau le déploiement de Synapse Medicine, startup que nous avons repérée très tôt. Nous avions déjà été séduits par les fondateurs, représentants d’une nouvelle génération de médecins entrepreneurs ainsi que par le réel impact du produit en termes de santé publique. La participation de Mutuelles Impact à cette levée, géré par XAnge, permettra notamment d’accélérer les liens avec les acteurs mutualistes et diffuser la technologie au grand public », explique Guillaume Meulle, managing partner XAnge.

25 millions d’euros, pour quoi faire ? La réponse fuse : « Scaler à l’international ! Ça fait 18 mois qu’on y est présent avec des clients et des partenaires, du monde à Londre, en Espagne, à Berlin… Nous sommes prêts à accélérer. A titre personnel, je déménage à New York cet été, car il y a un énorme enjeu aux Etats-Unis. Nous signons nos premiers hôpitaux là-bas. Le marché immense mais compliqué et il faut donc un fondateur sur place. J’y lance notre activité là-bas et j’espère revenir à Bordeaux d’ici deux ou trois ans », dévoile Clément Goehrs. 

La technologie conçue par Synapse Medicine aide les professionnels de santé dans leurs prescriptions, notamment en débusquant les interactions médicamenteuses déconseillées, les effets indésirables problématiques, les contre-indications au regard du profil du patient…

Des recrutements par dizaines

Synapse Medicine recrute donc partout : à Bordeaux, à Paris, Berlin, Londres, Tokyo… même si le quartier général reste à Bordeaux. 

« Nous voulons continuer à démontrer qu’on peut avoir de l’impact sur la vie des gens. Nous sommes par exemple très actifs dans le domaine de l’oncologie, même si c’est moins connu. Cette levée de fonds va nous aider à attirer des personnes très motivées par cette notion d’impact et par les enjeux de la santé. Nous dépasserons les 100 personnes cette année et pouvons monter jusqu’à au moins 150 collaborateurs d’ici deux ans. Nous recherchons des gens avec un peu d’expérience, deux ou trois ans, très autonomes, et qui viennent par conviction : si c’est parce qu’on a levé 25 millions, ça ne marchera pas. La santé c’est un secteur difficile ! », poursuit Clément Goehrs. « De notre côté, nous leur promettons de travailler sur des choses vraiment utilisées par les gens : ce n’est pas de la techno pour le plaisir de la techno. Nous recrutons pour tous les pôles : des développeurs et développeuses, des data scientists, mais aussi pour le marketing, les ventes… »

En Asie, une stratégie différente

Synapse recherche notamment quelques profils « natives » en particulier aux Etats-Unis, voire des Américains qui exercent aujourd’hui en Europe. « Avec le développement du télétravail, on regarde de moins en moins où on recrute les gens. Il faut simplement s’organiser pour passer à Bordeaux régulièrement. Notre gros hub y restera. »

La société donne donc la priorité internationale aux Etats-Unis, même si un départ du cofondateur et directeur médical Louis Létinier est toujours d’actualité pour rejoindre Tokyo. « En Asie les stratégies de développement sont différentes, il faut s’adosser à des acteurs du territoire. On ne peut pas réussir seul là-bas, complète Clément Goehrs. S’y faire une place prendra du temps. Aux Etats-Unis, l’accélération sera, nous l’espérons, sensible dès cette année. Et nous n’oublions pas l’Europe, en particulier les marchés anglais et allemands qui sont prioritaires. Notre stratégie a été de se frotter très tôt à d’autres marchés que la France, car les façons de prescrire et de délivrer les médicaments changent beaucoup d’un pays à l’autre. » La création de plusieurs filiales est programmée.

Good Med, le « Yuka du médicament »

Parallèlement, Synapse lancera cette année une marque grand public, Good Med. La startup a déjà lancé une application qui lui a permis d’apprendre beaucoup et qui est utilisée régulièrement par ses utilisateurs. « Nous travaillons sur Good Med depuis plus d’un an, indique Clément Goehrs. Si on veut être sérieux, il nous faut une marque grand public car c’est trop différent de ce qu’on fait sous la marque Synapse Medicine. La marque Good Med, la nouvelle application et tout son contenu seront lancés au printemps en France. C’est une application au sens large sur le médicament, gratuite avec une version premium. Chaque utilisateur pourra renseigner les informations de son profil personnel, scanner une boîte de médicament avec son smartphone, et vérifier s’il peut le prendre sans risque ou pas. » Avec Good Med,, Synapse Medicine vise notamment à conclure des partenariats avec des mutuelles qui mettront gratuitement l’application à disposition de leurs clients. »

Synapse Medicine fait partie de la promotion 2022 du programme NA20, porté par La French Tech Bordeaux et les 6 Communautés French Tech de Nouvelle-Aquitaine, dédié aux startups qui ont un impact sociétal ou environnemental.

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